La réforme de l’industrie sucrière est bien entamée mais il faut déjà penser au-delà de ses marchés traditionnels, voire au-delà du sucre lui-même. Le ministre de l’Agro-industrie Satish Faugoo qui intervenait, le mardi 3 août, lors de l’ouverture de la conférence annuelle de la Fédération des Producteurs de Sucre de la SADC (FSSP) à l’hôtel Le Maritim, Balaclava, estime que nous avons trop longtemps polarisé nos exportations sur l’Europe et les Etats-Unis.
"Certes, ces marchés restent importants, mais nous devons regarder au-delà de ces marchés afin d’optimiser le développement de notre industrie sucrière", a-t-il expliqué.
Industrie régionale ?
Il a évoqué la possibilité d’investir dans une industrie régionale où on pourrait améliorer la capacité régionale pour la production, les logistiques, la recherche et le marketing.
Selon lui, l’Afrique, qui a connu une croissance de 11% ces dernières sept années avec une importation de 9 millions de tonnes de sucre, constitue un marché que les producteurs de la SADC peuvent exploiter.
Toujours dans le même registre à long terme, il est d’avis que la transformation de la bagasse, sous produit de la canne, en éthanol doit être considérée. L’Etat veut introduire l’éthanol comme carburant complémentaire pour alimenter les véhicules à Maurice.
La bagasse peut aussi servir dans la production d’électricité dans la logique des énergies renouvelables et d’une économie réalisée dans l’achat de carburants de l’étranger.
La conférence, qui réunit une cinquantaine de délégués en provenance de 10 pays de la SADC, sous l’égide du Mauritius Sugar Syndicate (MSS) et la Chambre d’Agriculture de Maurice, se tient juste avant le Comité Technique de la SADC sur le sucre (TCS) les 4 et 5 août 2010. Le thème de la conférence de cette année est: "Ouvrir la voie à une industrie sucrière durable et cohérente pour la SADC ".
Maintenir le programme des réformes
Jean Noel Humbert, CEO du MSS a situé, pour sa part, les enjeux de la réforme, notamment au niveau des finances. "Le programme des réformes, entamé sous les Multi Annual Adaptation Strategies, doit être maintenu activement et de façon adéquate. Des facilités de financement au moment opportun et par rapport aux besoins de l’industrie sont essentielles. A Maurice, bien que les réformes sont arrivées à un stade avancé, seulement la moitié des fonds proposés par la Commission européenne sous les Accompanying Measures budgétaires a été allouée par le gouvernement aux producteurs de sucre" a-t-il souligné.
Les usiniers ont beaucoup investi de leur argent dans la centralisation des usines, la construction de deux nouvelles raffineries de sucre, la cogénération et la modernisation des opérations aux champs. Des finances seront encore nécessaires pour le regroupement des petits planteurs et l’optimisation des institutions au service de l’industrie en terme de taille et de coûts, a ajouté Jean Noel Humbert.
Jacques d’Unienville, CEO d’Omnicane, a présenté sa propre compagnie pour illustrer de façon plus explicite les reformes enclenchées et la réorientation de l’industrie : passant du sucre à la canne.
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