LES PETITS cultivateurs de la canne affirment être en sérieuses difficultés financières. Raisons évoquées : coût de la main-d’oeuvre en hausse, baisse du prix du sucre, possibilité de mécanisation imitée, revenu en baisse, hausse du coût du transport de la canne et incendie dans les champs. C’est d’ailleurs pourquoi les 20 000 petits planteurs, regroupés au sein de la Small Planters’ Association (SPA), ont décidé de demander au gouvernement l’autorisation de ne plus verser de l’argent au Global Cess Fund, soit Rs 1200 par tonne de sucre.
Ce prélèvement est effectué pour financer, entre autres, les activités du Mauritius Sugar Industry Research Institute (MSIRI), du Small Planters’ Fund, de l’Irrigation Authority et du Sugar Industry Labour Welfare Fund. Kreepalloo Sunghoon, président de la SPA, a déclaré au Matinal que cette proposition a été formulée au ministère des Finances et il attend que le gouvernement considère ce projet sérieusement. “De toute façon, nous ne sommes pas satisfaits des services offerts par ces institutions”, a-t-il ajouté. Cependant, ajoute-t-il, il ne s’agit pas de prendre une décision pour étouffer ces organismes. “Nous demandons au gouvernement de prendre des dispositions pour financer luimême ces institutions.” Il indique que valeur du jour beaucoup de petits planteurs sont découragés, car le retour sur l’investissement n’est pas conséquent. “De nombreux planteurs délaissent leurs terres sous culture de canne.”
LE SECTEUR sucrier n’est plus profitable. En faisant le calcul, un planteur, après avoir effectué toutes les dépenses, ne reçoit que Rs 1 000 environ par tonne de canne”, soutient le président de la SPA. Et d’affirmer qu’à ce jour, 8000 tonnes de cannes ont été brûlées dans le Nord et il est temps que le gouvernement vienne vite avec des mesures tant promises pour soulager les petits planteurs, tels les revenus découlant des sousproduits de la canne. Il rappelle que l’Union européenne a accordé à Maurice des fonds nécessaires pour enclencher la réforme de l’industrie sucrière. “Mais 50 % de ces fonds auraient été utilisés par le gouvernement pour réaliser des infrastructures sociales”, soutient-il. “Les petits planteurs auraient dû avoir une part de ces fonds pour améliorer leurs situation, car les revenus découlant d’une tonne de sucre sont passés de Rs 18 000 à Rs 12 500 depuis la baisse du prix du sucre par 36 %”, ajoute-t-il.
Les gros cultivateurs de la canne partagent aussi l’opinion des petits planteurs. Ils affirment qu’il y a urgence pour s’attaquer au prélèvement obligatoire (Cess). Si la situation est laissée telle quelle, “le Cess amputera les revenus des producteurs par plus de Rs 1200 par tonne de sucre, soit 10 % du prix prévisionnel de la canne à sucre en 2010”.
La Chambre d’agriculture est consciente de ce problème et elle estime déjà que la campagne 2010 est difficile en dépit des conditions climatiques favorables. Elle prévoit une baisse dans la production de sucre cette année et un prix du sucre estimé à Rs 12 700 la tonne, soit le niveau des prix obtenus en 1996 à 2001. La production de sucre est estimée à 450 000 tonnes cette année.
Les statistiques disponibles indiquent que quelque 1 800 hectares de terre ont été abandonnés ces cinq dernières années, ce qui représente 750 000 tonnes de canne en moins, soit 75 000 tonnes de sucre.
::Blog Admin Note::Reproduced from lematinal.com 05/08/10::
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