Wednesday, August 28, 2013

PENSÉES POSITIVES ET MEILLEURE PRODUCTION AGRICOLE—SÉCURITÉ ALIMENTAIRE : l’agriculture yogique, un plus novateur et fructueux

Face aux nombreux défis liés à la sécurité alimentaire auxquels les agriculteurs en particulier et la population en général doivent faire face, on n'a plus droit à l'erreur. Afin d'assurer notre survie, il est d'importance vitale pour nous d'innover en ce qui concerne notre méthode de production et de consommation. Un concept innovateur et fructueux, connu comme l'agriculture yogique (sustainable yogic agriculture) est en train de prendre forme à Maurice. L'agriculture yogique, qui est une initiative pionnière de la Brahma Kumaris World Spiritual University (BKWSU) de l'Inde, démontre comment le pouvoir de la pensée peut être un nouveau fertilisant qui peut conduire à une meilleure sécurité alimentaire, comment la pensée peut influencer le sol, les semences et la matière. D'ailleurs, c'est dans ce contexte qu'une délégation de la BKWSU, de Mount Abu, Rajasthan, sera à Maurice du 12 au 22 août 2013, pour former les intéressés à l'agriculture yogique. 

La question de sécurité alimentaire interpelle tout un chacun, consommateurs aussi bien que producteurs, car la crise alimentaire dont la genèse remonte à 2008 est toujours suspendue sur nos têtes comme une épée de Damoclès. L'île Maurice n'est pas épargnée. Malgré les différentes politiques mises en place par les autorités et les bonnes intentions ici et là de la part des parties prenantes, le pays n'est pas à l'abri des retombées des grosses turbulences locales et internationales. Quoique l'île Maurice est limitée en termes de terres agricoles, mais elle continue à produire des fruits et légumes. Toutefois, selon le dernier rapport du National Economic and Social Council (NESC) sur 'Food Security : The challenges for Mauritius', le pays importe 70 % à 75 % de la totalité de ses besoins en alimentation, avec une enveloppe lourde d'environ Rs 30 milliards en 2012, car il dépend beaucoup sur les autres pays pour s'approvisionner. Les augmentations des prix de certaines commodités dont le carburant et les grains, ainsi que le taux élevé de la consommation par rapport au taux de production, et les conditions climatiques adverses sont autant d'arguments pour les autorités gouvernementales de donner plus de considération à la question de sécurité alimentaire.

L'intérêt de Maurice
D'où la raison pour la branche locale de la BKWSU de prendre le taureau par les cornes en initiant les agriculteurs et fermiers au concept de l'agriculture yogique. Les principaux objectifs de cette méthode qui lie la spiritualité à l'agriculture sont :

•    Rétablir l'harmonie entre l'homme et la nature
•    Une gestion durable de l'eau et de la terre
•    Une approche spirituelle et méditative à l'agriculture
•    Sortant du principe fondé sur l'avidité vers une culture axée sur les besoins
•    Eliminer notre dépendance sur les additifs chimiques
•    Promouvoir l'économie verte et l'entreprise écologique
•    Aider à contribuer dans la réalisation de la vision 'Maurice, Ile Durable'.

L'agriculture yogique a été introduite au public mauricien en octobre 2012 par le Youth for a Better World Club dans le cadre de la Journée mondiale de l'alimentation au Jardin Botanique SSR, Pamplemousses. Et depuis, plusieurs agriculteurs ont démontré un intérêt grandissant pour ce nouveau concept agricole, dont la compagnie Animaterra qui est spécialisée dans les produits organiques. Plusieurs programmes de sensibilisation ont été organisés à l'intention des planteurs.

Tout commence en Inde
L'expérience de l'agriculture yogique a été faite en 2008 à Kolhapur, à environ 300 kilomètres au sud de Bombay, dans l'un des centres de méditation Raja Yoga de la BKWSU. Puis, la méthode est répandue dans les champs de la localité où les fermiers et agriculteurs méditent à côté de leurs plantes pendant une bonne demi-heure. Rajesh Dave, ingénieur agronome et membre de la BKWSU depuis une quinzaine d'années, a participé à la mise en place du concept d'agriculture yogique dans l'Etat du Gujarat. Il pratique la méditation sur son champ, lui demandant la permission de l'utiliser, avec des pensées très positives. « Toutes les formes de vie sont touchées par les vibrations, même les microbes et les bactéries. Nous gênerons nos vibrations avec notre énergie spirituelle. La méditation nous apprend à générer une vibration pure et positive, pour harmoniser les êtres humains et la terre mère », soutient-il dans un entretien accordé en 2012 au magazine NEXUS 82. Il est d'avis que les traitements chimiques artificiels que subit le sol sont néfastes pour ce dernier et pour l'industrie agricole. « L'agriculture yogique préserve aussi les ressources naturelles car elle demande moins d'eau ; et surtout elle est non violente : vivre et laisser vivre. C'est le bon sens. Il ne s'agit pas d'exploiter la terre, mais de laisser à la génération suivante, nos enfants, un sol riche», souligne-t-il.

Plus de 7,000 fermiers indiens ont adopté ce concept qui fait l'objet d'une étude et d'un suivi scientifiques sur cinq ans dans deux universités indiennes d'agronomie. Aussi plusieurs Européens pratiquant de la méditation ont aussi commencé à goûter au bonheur de l'agriculture yogique. A l'instar de cet agriculteur italien, Pierro M, qui pratique cette méthode dans la région d'Assise. Dans une interview l'année dernière accordée à NEXUS 82, il dit pratiquer la méditation Raja Yoga car il veut un esprit sain dans un corps sain. « L'agriculture yogique, c'est comme rétablir une sorte d'âge d'or dans notre système agricole. On offre à la nature les conditions optimales pour s'exprimer », avance-t-il.

A noter que l'agriculture yogique cadre avec la vision du gouvernement mauricien dans sa politique visant l'autosuffisance alimentaire car le rendement, la qualité des éléments et les coûts de production répondent aux besoins de la population, épousant ainsi sa politique environnementale. Aussi, ce concept n'est pas nuisible à la santé, contrairement aux effets néfastes que provoquent des pesticides.

Source: lemauricien.com 12.08.13

AGRICULTURE—ATELIER DE FORMATION: La MPA propose le “Zero Budget Natural Farming”

La Mauritius Planters Association Cooperative Society organise du 14 au 18 octobre prochain un atelier de formation échelonné sur cinq jours sur une technique d’agriculture indienne, le Zero Budget Natural Farming. Celle-ci est destinée aux petits planteurs visant à améliorer leur production agricole tout en réduisant leurs coûts de production. Cet atelier sera animé par Subhash Palekar, expert agricole de l’Inde.

Environ 10 millions d’agriculteurs utilisent cette technique agricole en Inde, a indiqué lors d’une conférence de presse ce matin le secrétaire de la MPA, Jagdish Goburdhun. Celle-ci consiste à fertiliser le sol avec de la bouse et de l’urine de vache mélangées au sucre roux et du besan (dholl gramme) et de l’eau. « On irrigue ensuite les terres avec ce mélange, une fois par mois », dit-il, en indiquant qu’on peut commencer à cultiver les plantes, cannes et légumes ensemble, l’un à côté de l’autre, immédiatement. Cette technique ne requiert aucun investissement financier.

Un sol arrosé avec ce mélange fournit toutes les vitamines dont les plantes ont besoin, affirme Jagdish Goburdhun. « Ce mélange rend les plantes fortes pour lutter contre les maladies et les insectes nuisibles ». M. Goburdhun pratique lui-même cette technique à St-Julien d’Hotman depuis environ une année.
Citant Subhash Palekar, qui est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages sur cette technique agricole, Jagdish Goburdhun affirme que consommer une nourriture saine, sans pollution, est un droit pour tous. « Personne n’est contre notre démarche si ce n’est, peut-être, les producteurs de fertilisants chimiques ».

Le Zero Budget Natural Farming, estime-t-il, aidera la population à trouver des légumes sains et protégera ainsi sa santé, menacée par les pesticides et autres produits chimiques. « Notre population est très affectée par les maladies non-transmissibles. D’où viennent ces maladies si ce n’est de nos assiettes ». Il a estimé que c’est la révolution verte, initiée il y a plus de 50 ans, pour produire davantage de nourriture dans le monde, qui est à la base de ces maladies. « Nous invitons les agriculteurs, surtout les petits, à participer à cet atelier et ils verront par la suite s’ils vont pratiquer cette technique agricole ou pas ».

Source: lemauricien.com 22.08.13