Wednesday, October 6, 2010

L’île durable fait fausse route

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Photo: Sanju Deenapanray chercheur en systémique
SCIENTIFIQUE GLOBE-TROTTER, partisan de la « croissance zéro », Sanju Deenapanray livre sa vision du développement durable. Aussi troublant que clairvoyant.
Des pays font appel à vous pour mettre en place des politiques environnementales. A peine rentré du Soudan, vous repartez en Namibie. N’y-a-t-il pas suffi samment à faire à Maurice?
J’aide ces pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à accéder aux crédits carbone. Si j’avais eu le choix, évidemment, j’aurais préféré travailler à Maurice. C’est tout le paradoxe : d’un côté, je lutte contre la pollution ; de l’autre je prends réguliérement l’avion, qui est le moyen de transport le plus polluant. Mais je dois gagner mon pain, et pour travailler à Maurice, il faut des réseaux. J’ai vécu dix sept ans à l’étranger, en Australie, en Afrique-du-Sud, en Suéde, j’ai des contacts partout dans le monde mais je ne connais pas grand-monde ici !
C’est peut-être le moment de vous faire connaître…
Au départ, je suis physicien, j’ai eu mon doctorat en Australie. Ensuite, j’ai fait de la recherche sur le photovoltaïque. J’ai développé une nouvelle technologie de cellules solaires, un brevet a été déposé, cette technologie est sur le point d’être commercialisée. A l’université, j’ai été surpris par le fossé entre la recherche et les politiques environnementales publiques. Aujourd’hui, je travaille pour rapprocher ces deux mondes. L’originalité de ma démarche, c’est l’approche systémique.
Je cherche à comprendre comment s’imbriquent les dynamiques écologiques, sociales et économiques pour proposer des solutions globales.
Ce sont les trois piliers du développement durable...
Sauf qu’à Maurice, les deux derniéres dimensions, l’économie et le social, sont complétement occultées. Au fond, on ne s’intéresse qu’aux énergies renouvelables, où il n’y a rien à inventer.
Que voulez-vous dire ?
Changer de structure énergétique, d’autres pays l’on fait avant nous, on connaît, il y a des outils. Ce qui est plus diffi cile, c’est de penser cette transition de façon systémique. Chercher à comprendre, par exemple, comment le vieillissement de la population va affecter la demande énergétique. Mais le probléme est beaucoup plus large, l’île durable fait fausse route en focalisant sur la question énergétique. Nous envisageons la durabilité de maniére sectorielle sans nous soucier des interdépendances. La dégradation de l’environnement, les modes de production et de consommation, la répartition des richesses, la criminalité, etc., tout est lié. D’où l’intérêt d’adopter une approche globale pour mieux voir, mieux comprendre et mieux agir.
Dans quels domaines, par exemple ?
Maurice a aujourd’hui un gros probléme de congestion routiére. Raisonnement classique, construisons plus de routes. Erreur ! D’un point de vue systémique, cette solution n’en est pas une. Plus on construit de routes, plus on encourage le transport privé. Un phénoméne analogue s’observe du côté de la demande en électricité : se doter d’ampoules plus économiques incite les consommateurs à les laisser allumées plus longtemps. Cet « effet rebond » explique pourquoi il ne faut pas penser uniquement le probléme en terme énergétique, mais remettre aussi en cause notre
« L’EXPÉRIENCE DU TOUJOURS PLUS N’ABOUTIT QU’À L’INSTABILITÉ »

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