Thursday, May 10, 2012

La biotechnologie : Une réalité à Maurice

La biotechnologie : Une réalité à Maurice
Photo Courtesy: www.defimedia.info


Il avait des rêves plein la tête lors de sa première visite à Maurice en mai 2005. L’un d’eux, établir dans l’île la culture de la biotechnologie. Sept ans après, Deepak Yardi, un ressortissant indien, l’a réalisé à plus de 55 %.
Son projet comporte un volet agri­cole et un vétérinaire. Le gouverne­ment mauricien lui ayant alloué soixante arpents de terre, pour une période de vingt ans, Deepak Yardi compte mettre en pratique ses idées. À ce jour, le Managing Director d’Aadicon Biotechnologies Limited a déjà débuté la culture de diverses plantes – la canne à sucre, le guatemala et l’ananas sous culture ouverte ; de la laitue, du chou, du chou-fleur, du haricot ; de la fraise ; et des fleurs telles soucis, gerbera, roses et orchidées en serre. Soulignons que c’est Aadicon qui a décroché le contrat pour l’aménagement paysager en matière de plantes de Neotown. 


L’irrigation de ces plantes se fait grâce à l’eau de pluie, amassée à deux points de captage sur la ferme. Il en faut quelque 20 000 litres d’eau par jour. Heureusement pour Aadicon qui se trouve dans une région très arrosée, coupure ou pas, sa culture n’en souffre point. Le système d’irrigation, par ailleurs, est informatisé.


« Différentes plantes ont besoin de différente quantité d’eau à différent intervalle. Ainsi, on contrôle l’irrigation, autant que la fertilisation grâce à l’informa­tique », souligne Deepak Yardi, microbiologiste de formation. D’autre part, Aadicon s’est aussi mise à la production des fertilisants bio tels que le ‘bio control agents’, en collaboration avec l’Agricultural Research Extension Unit (l’AREU). Cela, afin d’étendre la recherche et le développement dans le domaine de la biotechnologie agricole. L’application de bonnes bactéries et de champignons, explique Deepak Yardi, sert à améliorer la fertilité de la terre et ainsi restaurer sa qualité.


Deepak Yardi dans sa serre.
Photo Courtesy: www.defimedia.info

Il n’y a que 5 % des bactéries qui sont mauvais. Toujours de concert avec l’AREU, nous avons testé l’application des bonnes bactéries auprès de plus d’une centaine de planteurs, et force est de constater que plus de 90 % d’entre eux étaient satisfaits des résultats. Nous avons même reçu la permission de la Food and Agriculture Organisation pour fournir des fertilisants bio aux planteurs locaux dans le but de promouvoir les activités agricoles organiques », ajoute-il. 


La seconde phase du projet, poursuit le ressortissant indien, consiste en la mise en place d’un Frozen Semen Laboratory (actuellement en construc­tion) qui aura pour mission de récolter de la semence bovine et de la préserver selon les méthodes biotechnologiques. Le sperme bovin sera commercialisé dans le monde.  L’accent sera surtout mis sur les marchés africains, européens et australiens.   


Deepak Yardi souligne qu’en ce moment même, sa compagnie est en train d’entamer des démarches pour l’importation de bœufs de l’Afrique du Sud. La construction des étables pour les accueillir, ainsi qu’un cinquantaine de vaches est en train d’être finalisée. « Tout devrait être prêt d’ici le mois d’août. Je souhaiterais que ce soit le Premier ministre Navin Ramgoolam qui procède à l’inauguration officielle de notre ferme », confie le MD d’Aadicon. 


À ce jour, 85 personnes (parmi quelques expatriés indiens) travaillent pour le compte d’Aadicon. Plusieurs d’entre ces employés viennent de Dubreuil et de Montagne-Blanche. Avec le démarrage du projet, ce nombre passera à 250 employés. Autre projet : la mise sur pied d’un institut de formation destiné aux vétérinaires afin de les tenir au courant des dernières avancées en matière d’insémi­nation artifi­cielle, entre autres. 

Ils sont nombreux les planteurs locaux à déplorer le manque de main-d’œuvre qui se fait ressentir de plus en plus. Qu’en pense Deepak Yardi ?



« C’est l’agriculture moderne qui ramènera les jeunes vers la terre. D’ailleurs, une fois qu’ils réaliseront la marge de profits que promet ce secteur changeront d’avis. Ces deux élé­ments marchent de pair », estime ce dernier. Notre interlocuteur ajoute que l’agriculture et l’élevage ne demandent rien de plus que la passion et le dévouement. 


Un Amoureux de notre île

C’est l’effet qu’a eu l’île Maurice sur Deepak Yardi à sa première visite chez nous. Sauf qu’il ne se contentera pas de faire du tourisme, mais s’y implantera en tant qu’homme d’affaires. La première idée qui lui est venue en tête a été de se faire une place dans le domaine pharmaceutique. Or, quelque temps après, ne voyant pas venir le succès escompté, cet originaire de l’État du Maharashtra décide alors de se réorienter vers l’agriculture qui est son fort. Sa nouvelle décision, explique-t-il, a été motivée par le positionnement stratégique de l’île Maurice dans l’océan Indien. 



D’un point de vue bioscientifique, son choix allait se poser sur Piton-du-Milieu, à quelques kilomètres du réservoir pour y implanter sa ferme. « Situées loin des habitations, mes activités ne dérangeront pas les gens, et ils ne me gêneront pas non plus », soutient-il. 


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